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Publié par Compagnie du Bisse

Voilà, dans la construction de notre pièce 2018, nous en sommes aux tranchées et aux fondations...

Et nous découvrons les personnages, nous les sondons, nous les décortiquons. Celui-ci est-il lâche ou conformiste ? Tel autre est-il vaniteux ou stupide ? Un autre encore est-il paresseux ou simplement fidèle à sa caste sociale ?
Ne sont-ils pas tous un reflet à peine exagéré de cette société russe du XlXème siècle, que Gogol dénonce, vomit sans doute, mais à laquelle il appartient finalement...

Alors même que le travail un peu ingrat de mémoire impose un bachotage solitaire à chaque comédien pour son personnage, c'est tout à fait jouissif de découvrir (ensemble, au cours des premières lectures communes) les facettes de celui-ci, ses faiblesses ou ses forces. Sur quoi nous appuyer pour en livrer - le moment venu - la substance et la matière dont Gogol l'a façonné.

Ces premiers moments sont passionnants. Ils sont aussi indispensables pour vous proposer cet été le meilleur spectacle possible...

Et puis, le théâtre n'étant pas qu'affaire de comédien(ne)s, comme vous le savez, costumières, couturières et autres décoratrices s'affairent.

Voilà qu'Annick Courtois, dans sa lointaine Lyon, cherche, parle et rencontre. Jean-Pierre Pain, son ami graveur, lui a livré sa vision de Gogol dans un texte que nous publions ici avec l'autorisation de l'auteur : 


GOGOL 

Décrire éloigne ce que l’on veut cerner.

Murmurer en arrière sous peine d’absence.

L'essentiel serait-il dans l’espace qui sépare les mots et les formes ? Ce peu qui fabrique l’entier. Quelques plis. Une attente au bord du temps. Un espace qui enferme chacun dans son altérité.

C’est Gogol qui ouvre le passage à l’informe qui précède le mot et l’image. Franchir la mémoire d’une porte qui s’ouvre et, dans les éclats du miroir, saisir les frontières mouvantes d’un monde lézardé. L’icône sur le mur est plus une face criblée qu’un regard d’au-delà.

Au cœur de l’Hyménée, on perçoit un remugle ; ce sont des êtres qui creusent sous la coulée de glaise et que l’ombre alourdit. Conscience brisée sous le joug de la tyrannie tsariste. 
Et si Gogol a su découdre les voix, c’est pour que la parole devienne mot-étincelle. 

Jean-Pierre PAIN


Corbelin, le dimanche 4 mars 2018 

Annick travaille aussi au décor avec Bernard Houal. Si tout n'est pas encore figé - bien sûr - ce que l'on voit déjà est magnifique : vous le découvrirez cet été en entrant au théâtre. Attendez, c'est bon, l'attente !...

Première esquisse de décor et recherches de costumes, premiers travaux d'apprentissage du texte, étude des personnages, c'est sûr la machine est lancée !

Vivement l'été.
 

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